Catherine JOYEUX Versailles… le pinceau et la plume
Versailles… Le moulin de la Reine… Tout s’est joué là ! Une petite toile peinte avec flamme ! Catherine Joyeux la destine à son oncle… Sur le chemin du retour : un marchand de glaces et… un Américain ! Il a vu la petite toile déposée un instant sur le comptoir. Elle lui a plu. Marché conclu !
Et l’oncle dans tout cela ? Dès le lendemain, Catherine reprend le chemin du moulin. Le calme, les arbres majestueux, la lumière de l’instant, l’omniprésence du passé, le temps retrouvé, l’impression que le parc tout entier lui appartient ! Une émotion indescriptible ! La rencontre d’une âme et d’un lieu !
Catherine a quinze ans. Ses professeurs entrevoient pour elle une carrière scientifique, ce qui contrarie sa vocation naissante. Sa détermination s’en trouve décuplée : elle sera peintre !
Nicolas Carréga, son allié, l’encourage. Catherine Joyeux se souvient des toiles de son maître, proche du Soulages des années 70 : puissance des bleus, des bruns et des noirs, larges coups de brosse. Des compositions rigoureuses et méditées. A l’Ecole des Arts appliqués de Sèvres, Catherine choisit l’atelier de décor mural et de tapisserie de basse-lisse. Cet art ancestral connaît alors une renaissance. De nombreux artistes font tisser leurs œuvres. Le fil n’est-il pas un trait de couleur, souple et fluide, tout en mouvement ? A l’Atelier Saint-Cyr, auprès de Pierre Daquin, puis à l’Atelier 3 aux côtés de Peter Schonwald et de Frédérique Bachellerie, Catherine se fait l’interprète des peintres : Brachet, Huguette Arthus-Bertrand, Andrée Vilar, Cathelin, Jansem, Sartou, Carréga, Bardone, Olivier Brice et ses étonnants gisants magnifiés par le jeu des drapés.
Chez Christian Dior, avenue Montaigne, elle « approche le luxe » : perfection, exigence, caractère. Tout ce que réclament les belles choses. Avec enthousiasme, elle participe à la création de décors pour les collections Printemps / Eté, Automme / Hiver et s’émerveille de « faire du Beau avec si peu » : du carton, de la colle, des effets de matière, de l’idée et du talent !
Les bonheurs de l’aquarelle
Au même moment, Catherine Joyeux se prend de passion pour l’aquarelle : la détrempe, l’eau, le papier qui se gorge de couleurs, la transparence, l’évanescence… L’aventure réserve toujours des surprises !
La galerie Terre des arts la remarque à Paris, l’expose en France et à l’étranger. Son œuvre d’aquarelliste est diffusée jusqu’au Japon ! En vingt- cinq ans, se tissent des liens de confiance et d’amitié. Au fil du temps, Catherine ressent le besoin de passer du papier à la toile, le désir de retrouver dans l’huile, puis l’acrylique, les bonheurs de l’aquarelle, l’envie d’emprunter d’autres chemins, de se laisser conduire par le pinceau, sur les rives de l’abstraction. Georges Mathieu, maître de l’Abstraction lyrique, Alechinsky, Tapies, et plus tard Fabienne Verdier… La voie est tracée !
Le pouvoir des mots, la force du trait…
Chinon, 1994… Rabelais et une exposition pour célébrer le 500e anniversaire de l’écrivain. Ce jour-là une amie en parle avec passion comme si elle avait vécu auprès de lui, partagé son existence. Le pouvoir des mots ! Extraordinaire ! Peu après, elle confie à Catherine des manuscrits anciens. Ils entrent dans la composition d’une œuvre dédiée à l’écrivain. Entre l’écriture et la peinture, les pleins et les déliés des lettres, la puissance expressive des formes et des couleurs, Catherine tient le fil d’une histoire à venir.
Bécherel, 1996… Une exposition dans la cité du livre. Chateaubriand, Victor Hugo, Ernest Renan, Colette… revivent au travers de leurs manuscrits. Toute de vivacité et d’impatience, leur plume s’élance sur le papier au point de le griffer ! Pour fixer au plus vite une idée, un trait d’esprit. Sans perdre le fil ! Soudain, la plume interrompt sa course. Temps d’arrêt dans l’inspiration : hésitation, réflexion, relecture, inquiétude… Les mots griffonnés à la hâte n’ont plus la même saveur ! Ratures, traits rageurs, taches d’encre. Nouvelle
mouture, ajouts, renvois… Soulagement d’avoir trouvé le bon mot ! Enfin le texte respire, prend forme, rythme et couleur !
La plume est à l’écrivain ce que le pinceau est au peintre, le prolongement de sa main, de sa pensée. Elle dit tout de lui, de sa personnalité, de ses emportements. En un mot de sa vie ! Voilà pourquoi, Catherine Joyeux éprouve tant d’émotion à se glisser dans les brouillons d’écrivains, à s’immiscer dans l’existence de chacun d’eux. Ces manuscrits, elle les traque, les étudie à la Bibilothèque nationale et ailleurs, elle s’en imprègne pour arracher les secrets de l’âme, « croquer » les écritures au point de les recréer sur la toile, de les faire vivre à nouveau !
Le fil conducteur, c’est le trait ! Mots et peinture entrent en résonance : une harmonie de couleurs, un rythme allègre, des formes en mouvement, un geste lyrique ou au contraire un temps de repos, une respiration, un peu de légèreté et de sérénité.
Entre Sand et Musset, un trait de rupture rouge sang
Ainsi pour répondre aux jambages énormes de l’écriture de Madame de Sévigné, d’une incroyable modernité, aussi exubérante que sa personne : un tag d’aujourd’hui d’un orangé très vif entre deux tons de bleu. Pour évoquer L’Orient de Flaubert et la sensualité de Salammbô : des rouges intenses, des noirs profonds et veloutés. Pour Sand et Musset qui se séparent à Venise, des couleurs à la mesure de leurs dissonances : du jaune pour George, femme engagée, généreuse, lumineuse ; du bleu et du noir pour Alfred, tourmenté, cynique en amour. Et entre eux : un trait de rupture, rouge sang ! Eclaboussés de bleu, les mots de Chateaubriand ruissellent d’écume : fracas des vagues au pied du Grand Bé à Saint-Malo…
Catherine Joyeux trace ainsi d’étonnants portraits d’écrivains mais aussi de musiciens de Mozart à Satie. Dans son atelier de Dinan, cette ville qui l’a séduite et qu’elle a fait sienne, elle peint à même le sol avec de larges brosses, portée par la musique sacrée, le corps et l’âme unis dans un même mouvement. Pour dire tout le prix du geste de la main dans l’œuvre qui s’ébauche, s’écrit, se peint !
Gwénaëlle de Carné Rennes, 5 juillet 2016
VENTE EN LIGNE sur http://www.saatchiart.com/joyeux
Catherine Joyeux – Expositions
Artiste peintre née à Versailles
– Diplômée de l’école d’arts de Sèvres, major de promotion
– Atelier de décoration chez Christian Dior, Avenue Montaigne, Paris
– Lissière à l’Atelier de Saint Cyr chez Pierre Daquin
– Lissière à l’Atelier 3 avec Peter Schonwald et Frédérique Bachellerie
– Collaboration avec les peintres contemporains : Brachet, Huguette Athur Bertrand, Andrée Villar, Olivier Brice, André Brasilier, Cathelin, Jansem, Sartout, Carréga, Bardonne…
– Lissière pour les Ateliers Classiques de Aubusson
Expositions nationales, internationales et prix :
Expositions de groupe :
– Gisors, Beauvais, Pontoise, Paris, Enghien, Menton, Rambouillet, Montgermont
– Salon de l’Aquarelle au Grand Palais, Paris
– Salon d’Automne au Grand palais, Paris
– Salon de Rambouillet, prix de l’Avant-Garde – catégorie peinture abstraite
– Salon des Salons d’Art à Versailles
– Salon de l’aquarelle de Montgermont, 2ème prix
– Salon écriture Hôtel Dassault, rond point des Champs Elysées
– Salon Scriptura Lyon
– Festival de Saint Malo
– Salon Sm’Art, Aix en Provence
– Salon Art3f, Rennes
– Invitée d’honneur au salon de Thorigné Fouillard
– Courant d’Arts, Cancale
– Biennale de Saint Brieuc
Expositions personnelles :
– Galerie du Chapitre : exposition personnelle Rennes
– Regard d’Ecrivain, Bécherel
– Galerie Bleue Sonatine, Dinan
– Galerie Librairie « Tournez la page », Combourg
– Hommage à Colette, Saint Briac, prix de la ville de Saint Briac
– Centre Culturel Juliette Drouet, Fougères, 2 peintures achetées par le théâtre
– Fresque murale et décors de théâtre au Château du Moulin Vert, Etrepagny (dans l’Eure)
– 3 invitations au programme télévisé : « Thé ou café » présenté par Catherine Ceylac, aux côtés de Claudie Haigneré et Andrée Chedid
– Festival les Têtes de l’Art : 18 Quai, Rennes
– Espace Culturel Jean Rochefort, Saint Lunaire
– Rocamine, Dinan
– Grand Hôtel des Thermes, festival Radio Classique, Saint Malo
– Galerie L’Ivre de l’Art, Bécherel
– Inauguration du DS Store Saint Malo
Expositions permanentes :
– Galerie Terre des Arts : Paris
– Lithographies éditées par la galerie, Archives Nationales, Paris
Expositions temporaires :
– Galerie Terre des Arts : Lyon, Corse, Cannes
Expositions internationales :
– New York : Médaille de Bronze de l’aquarelle
– Tokyo
– Suède
– Norvège
– Floride
– Site de vente en ligne: http://www.saatchiart.com/joyeux